Vous avez toujours rêvé d'être votre propre patron, à la tête d'une boutique. Vous avez remarqué un besoin dans votre quartier et un local bien placé vous tend les bras. Vous aimez les relations commerciales et la gestion. Bref, ouvrir un commerce de proximité vous tente !
Vous trouverez dans cette fiche pratique les grandes étapes pour ouvrir un commerce.
1. Vérifiez si votre personnalité est compatible avec la profession de commerçant
Ouvrir une boutique de proximité est un choix de vie. Chef d'entreprise est un métier.
Certains aspects de ce projet doivent être abordés sereinement avant de s'y engouffrer corps et âme :
- Avez-vous l’expérience nécessaire ? L'expérience est un facteur de réussite et facilite le démarrage.
- Votre organisation est-elle flexible ? Le métier de commerçant est passionnant mais les horaires sont à rallonges et vous devrez travailler le week-end.
- Votre sourire est-il à toute épreuve ? Une aisance relationnelle fidélise la clientèle et facilite les partenariats.
- Savez-vous négocier ? Face aux banques, aux fournisseurs, aux prestataires, la capacité de négociation est une arme.
- Pouvez-vous prendre des risques ? Le retour sur investissement est long. Avez-vous un revenu vous permettant d’absorber vos charges personnelles la première année ?
Bon à savoir : si vous êtes en reconversion, n’hésitez pas à vous tester. En 2017, les « immersions professionnelles » de Pôle emploi vous permettent de réaliser un stage dans l’entreprise de votre choix.
2. Choisissez le bon emplacement avant d'ouvrir un commerce
La qualité de votre emplacement est LE facteur déterminant de la réussite de votre commerce. 2 questions pour faire les bons choix :
Question 1 : quels sont les critères pour un bon emplacement ?
Prenez en compte l’environnement de l’emplacement, informez-vous de manière concrète et évaluez votre emplacement selon les critères suivants :
- l’accessibilité : proximité de résidence, d'école, de lieu de vie, de transports en commun ou de parking, de concurrents ou autres commerces ;
- la cohérence du choix du quartier en fonction de la clientèle visée ;
- les futurs projets d’aménagement urbains peuvent impliquer de longues périodes de travaux ou au contraire de belles opportunités de commerce ;
- la fréquentation de la rue ou de la zone.
Bon à savoir : les chambres de commerce (CCI) proposent des données sociodémographiques, des études du flux de circulation piétonne, par rue et par tranche horaire (système de localisation téléphonique).
Question 2 : comment trouver un local ?
Il vous faudra du temps et un soupçon de chance pour trouver le local adapté à votre futur commerce de proximité. Vous pouvez explorer :
- Les petites annonces sur Internet : https://www.cessionpme.com/, https://www.leboncoin.fr/. Faites attention au vocabulaire utilisé dans l’annonce. Les montants demandés correspondent au type de bail proposé (location-gérance, bail commercial, pas-de-porte, etc.).
- Les agences immobilières : face aux agents, peaufinez votre dossier, votre argumentaire, le but étant de montrer le potentiel de votre activité et vos compétences de gérant.
- Les bailleurs sociaux : au rez-de-chaussée des nouvelles constructions résidentielles, les locaux commerciaux sont nombreux. Il s’agit souvent d’une création de bail, cependant les espaces sont souvent indivisibles et « brut de béton ». L'économie réalisée sera investie dans l'aménagement du local, l'électricité, le sol, la séparation des pièces, etc.
- Le service d'aménagement économique de votre commune possède des informations sur les locaux vacants et peut donc vous orienter.
- Le service « reprise d’entreprise » de votre Chambre de Commerce possède une liste des entreprises en cessation ou en recherche de reprise.
Important : l'effort financier est proportionnel à la qualité de l'emplacement
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3. Ciblez vos clients et adaptez vos produits
En attendant de trouver le local parfait, intéressez-vous aux futurs produits vendus dans votre commerce de proximité :
- Quels produits voulez-vous vendre ? Gamme large diversifiée ou hyper-spécialisation pour jouer sur l’expertise ?
- Quels sont leurs points faibles ? Quels sont leur plus-values ? Considérez par exemple la durée de vie, le recyclage, les valeurs éthiques, etc.
- Qui seront vos fournisseurs ? Quel sont les minimums de commande, le franco de port, les délais de livraison, les modalités de paiement ?
À noter : pour équilibrer au mieux votre trésorerie, payez vos fournisseurs le plus tard possible et encaissez vos clients immédiatement.
- Quels services proposez-vous ? Services après-vente, offre fidélité, livraison, formation/conseils, animations, horaires étendus, etc.
- À qui allez-vous les proposer ? Identifiez vos clients, leurs besoins, leurs envies, leurs préoccupations (qualité, provenance, prix, etc.).
- D’où vont provenir vos clients ? Jusqu’où s’étendra votre zone de chalandise ?
Important : l'erreur, croire que « les clients, c'est tout le monde ». Définissez le type et le profil de votre clientèle afin d'adapter au mieux votre stratégie de communication.
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4. Étudiez vos concurrents
Examinez les forces et les faiblesses de vos concurrents et adaptez-vous :
- Identifiez vos concurrents directs (produits similaires) et indirects (produits différents répondant au même besoin). Une bonne connaissance du marché local vous apporte de la crédibilité auprès des financeurs.
- Comprenez leur stratégie, leur positionnement, leur image de marque. Inspirez-vous de leurs forces et distinguez-vous !
À noter : vos concurrents ont de l’expérience et se sont ajustés aux demandes de la clientèle. Inspirez-vous de leurs idées.
Bon à savoir : vous pouvez utiliser l'ODIL (outils de diagnostic d’implantation locale) de l’INSEE et répertoires d’entreprise infogreffe et societe.com.
5. Constituez un dossier économique afin de pouvoir ouvrir un commerce de proximité
Le dossier économique ou « plan d’affaire » détaille les éléments essentiels de votre projet. C'est un outil obligatoire pour votre recherche de financement.
Rédigez le plan d’affaire d’un commerce de proximité
Vous avez collecté beaucoup d'informations, vous avez récolté des données chiffrées, vous avez établi des contacts ressources, c’est le moment de réaliser la partie argumentative de votre business plan.
Important : ce document est un support de communication indispensable.
Étudiez les aspects financiers
Tous les éléments financiers récoltés vous permettent d’évaluer concrètement la faisabilité et la viabilité financière de votre futur commerce.
Rassemblez les chiffres indispensables à l’étude financière de votre projet pour vous confronter à un professionnel de l’entrepreneuriat :
- le montant des charges fixes et variables (charges mensuelles et annuelles) ;
- les éléments pour réaliser le plan de financement (besoins au démarrage de l’entreprise,besoins en fond de roulement, etc.) ;
- les éléments pour asseoir votre compte de résultat prévisionnel.
Choisissez le statut juridique le plus approprié
Vous analyserez tous les éléments nécessaires afin de bien choisir votre statut juridique, soit :
- le montant des investissements nécessaires au démarrage ;
- le nombre d’associés investis dans votre projet ;
- la nécessité de protection de votre patrimoine personnel ;
- l'état des lieux de vos autres ressources financières pour la première année.
6. Faites-vous accompagner pour ouvrir un commerce
Adressez-vous à des structures d’accompagnement à la création d’entreprise, à des experts-comptables, à des organismes de financement, aux référents historiques comme les chambres consulaires.
Suivant votre profil, l’emplacement de votre projet et l’apport financier nécessaire, il existe :
- des dispositifs d’accompagnement (couveuse d’entreprise commerciale, formation, accompagnement individuel), renseignez-vous auprès de la CCI, ou des « services création » de votre métropole ;
- des possibilités de financement : prêt d’honneur, garantie bancaire, prêt bancaire, dotation sur concours, appels à projets FISAC, crowdfunding, etc. ;
- des services administratifs professionnels (rédaction des statuts, publication au BODACC, mise en réserve du capital social, etc.), tels les experts-comptables, les juristes, etc.
- des suivis post-création (parcours AGEFIPH, Nacre 3, consultant indépendant, etc.).
Bon à savoir : le CFE (centre de formalité des entreprises) sera votre interlocuteur principal.